Le premier jour du reste de...notre vie

Il y a des films avec lesquels on s’évade inévitablement, d’autres qui ne font pas appel à beaucoup d’attention, d’autres avec lesquels on rit beaucoup car c’est absurde, et puis d’autres qui sont finalement le reflet d’une vie, d’un quotidien. « Le premier jour du reste de ta vie » fait parti de ces films qui ont cette fonction de miroir d’une société. Réalisé par Rémi Bezançon, il est composé d’un casting savoureux : Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Déborah François et bien d’autres. L’histoire, elle est simple : une famille ordinaire qui traverse les années 70, 80, 90 et 2000 avec ses hauts et ses bas. Tout commence avec la mort du chien de la famille, désormais trop vieux. Peut-être là un détail qui va enclencher une série de mésaventures pour cette famille à priori ordinaire, pour des évènements ordinaires tant ils nous ressemblent. Ainsi, le premier fils va quitter ses parents pour s’installer dans une petite chambre de bonne. Il y rencontrera dès le premier soir l’amour ; le 2^ème fils, lui, se laisse vivre et va découvrir, grâce à son grand père, l’amour du vin ; et puis la dernière, Fleur, fille torturée, adolescente en crise qui va connaître beaucoup de peines de cœur et qui se sent incomprise par des parents souvent dépassés. Les parents justement, Les Duval, interprétés par Zabou Breitman et Jacques Gamblin, impeccables dans le rôle de la mère et du père, eux aussi confrontés à des passages avides dans leur couple mais qui ont toujours comme volonté première de vouloir ce qui est le mieux pour leurs enfants. Des enfants au caractère bien trempé, chacun à leur manière, qui vont vivre leur vie de manière différente : pressée et stressante pour le premier, en total dilettante pour le 2^ème et de manière révoltée pour la 3^ème…

Mais cette famille, à priori susceptible de se désagréger, sera à chaque fois se reconstruire et se recomposer, peu importe les aléas.

Il en ressort un film sobre, un film simple, un film magnifiquement joué par des comédiens vrais, dont le jeu ne souffre d’aucune contestation. Un film qui est le reflet de notre vie, à chacun, les joies les peines. On souffre ensemble, on ne se rend pas compte de la fuite du temps et du caractère précieux de l’existence et de ceux qui nous entoure. Ce film est une leçon. Certes, les conflits seront toujours présents, les divergences aussi mais l’essentiel restera toujours présent en chacun de nous : appartenir à un groupe et ce groupe c’est la famille. Un film qui a pour but de nous rappeler que cette existence si chaotique est conditionnée aux liens qui nous unissent et que les aléas de la vie ne sont destinés qu’à nous prouver que l’essentiel est devant nous, toujours devant…le reste, il n’est parfois pas nécessaire de se retourner pour le contempler….