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mimifantomas85
6 septembre 2009

Et si la rentrée, ça faisait chier ?

L’odeur des feuilles…mortes…qui se ramassent à la pelle…l’odeur de la craie sur le tableau…l’odeur du cartable neuf…l’odeur de la nature le matin, exalté par une fraicheur dont on avait oublié l’existence le temps d’un été…l’odeur du réveil qui va sonner inexorablement chaque matin à la même heure pendant des mois…l’odeur des champignons…l’odeur de la glace à la vanille qui s’éloigne progressivement et celle du chocolat qui monte, petit à petit, jusqu’à nos narines encore colorées du soleil estival…ces odeurs, ce sont celles de la rentrée, une rentrée qui en chasse une autre, une rentrée qui ne ressemble en rien aux précédente et celle-là n’a pas échappé à la règle. J’ai même envie de dire qu’elle a fait exception depuis de nombreuses années. Une avalanche de choses à gérer après une semaine de vacances reposante, intéressante, séduisante, marrante et finalement peu chiante…il était temps de retrouver les dures réalités de la vie, les joies et les peines d’une vie faite de travail et de loisirs. Une vie quoi…mais cette vie, dont j’attends toujours beaucoup et dont j’espère toujours autant, cette vie a connu depuis peu quelques changements, quelques adaptions qui ont bousculé quelque peu mes habitudes bien rangées.

La rentrée s’est faite au travail, identique. Rien n’avait changé, ou presque avec une progression dans certains domaines et une régression dans d’autres, le principe des vases communiquant qui fait que le système pourrait, mathématiquement, s’équilibrer mais il n’en est rien. Pour « fêter » cette rentrée, quoi de mieux qu’aller directement à la plage en ce premier jour de la semaine. Quoi de mieux que de ne pas dormir l’après midi pour aller profiter encore de ces heures de soleil et d’une mer si froide certes mais si reposante. Un peu comme un pied de nez à une obligation de rentrer dans le rang, un peu comme une obligation de dire non à ce schéma classique de rentrée qui veut que l’été et la plage soient définitivement derrière nous. Je voulais leur laisser une dernière chance, en ce dernier jour du mois d’août, une dernière chance pour me rattacher encore quelques instants à ce mois d’août si agréable. S’en sont suivies des matinées « charmantes » mais dont l’effet glissait désormais sur moi comme une goutte d’eau sur les plumes d’un canard. Parfois, l’une d’elle arrivait à me chatouiller quelque peu le plumage mais elle ne restait jamais longtemps et d’un coup de sèche-cheveux (oui un canard a toujours un sèche-cheveux non loin de lui), je la faisais disparaître.


La rentrée s’est faite dans ma vie privée, identique. Plusieurs choses, là, avaient changé. Pas totalement mais un changement s’était déjà opéré. Une plus grande confiance en moi certainement ; comme on partait de bien bas, difficile de ne pas gagner en confiance, ne serait-ce que par étapes. Rentrée faite de rencontre, une rencontre, celle qui me plait en ce moment, celle qui occupe mon esprit, celle que je n’ai pas vu venir mais du moins que j’ai provoqué, celle peut être que j’ai attendu et celle que je redoute aussi tant elle me terrifie sur une probable issue. Une rencontre qui m’a fait oublié beaucoup de chose, qui m’a fait prendre conscience de mon âge, d’un coup, comme ça, 30 ans dans un mois et demi, oui 30 ans et toujours célibataire. Pas question pour moi de céder aux sirènes de la facilité et de la vie bien rangée, adoptée par tant d’autres, et qui en oublient les amis, les promesses et les bons moments…qui en oublient la vie tout simplement. Non, pas question pour moi de renoncer à cette indépendance que j’ai tant espérée, tant préservée et tant appréciée depuis de nombreuses années. Simplement, il est peut-être tant pour moi de découvrir autre chose, de nouveaux horizons, de revoir surtout mes priorités.  Ce fut l’objet d’une grande discussion ce jeudi, les priorités. Quelles sont-elles ? Toujours les mêmes depuis 10 ans, depuis 15 ans ? bien sûr que non, l’homme évolue, avec lui, la société et parfois elle conditionne les changements des hommes. Non, cette situation me plaisait, c’est tout. Egoïstement, elle me faisait du bien. Me faire du bien à moi avant de penser à l’autre, je devais en passer par là, c’était une évidence et j’avais mis du temps à trouver cette porte, si souvent fermée, et derrière laquelle il y avait quelques clefs pour ne passer à côté de ce qui devait être ma vie telle que je devais la vivre, c'est-à-dire pleinement.

Une rentrée ponctuée de messages, de mails, de messages, de mails, de messages et de mails. Bref une rentrée riche en mails et messages mais surtout riche en messages et en mails. Cette culture de l’écrit, pourtant si chère à mon cœur, devenait à force une contrainte et surtout une dépendance dont certains avaient du mal à se passer. Impossible désormais de ne pas laisser une trace, impossible désormais de parler directement, impossible aussi d’échanger autrement que par codes, messages et autres signes plus ou moins compréhensibles. Des signes, il y en a parfois qui ne sont pas écrits, ils viennent comme ça, ils sont insidieux, suspendus dans l’air et retombant parfois sur nos propres vies sans que l’on sache vraiment les décoder. On se trompe souvent dans leur explication, on s’égare parfois dans leur signification mais ces signes donnent souvent une indication. J’avais reçu cette semaine de nombreux signes.

Et puis la rentrée a été ponctuée de mauvaises nouvelles aussi. Un grand-père qui fait un infarctus, lui si fort, lui si rarement malade mais lui si désormais fragile et surtout si seul. Isolé dans une vie qui, petit à petit, l’oblige à changer ses habitudes, isolé dans une vie qu’il ne veut surement pas, isolé dans une vie qu’il extrapole parfois pour en relever la saveur…ce grand-père que j’aime tant mais qui, je le savais, s’éloignait de moi. Je ne comprenais pas pourquoi, j’avais prévu l’inverse à la mort de ma grand-mère mais je sentais une barrière entre nous, une distance qui ne cessait de s’accroître sans que j’en comprenne les causes. Je ne savais pas si j’avais été l’artisan, sans le savoir, de cette séparation symbolique, de cette construction de l’esprit mais je le ressentais. C’était un sentiment aussi avec d’autres membres de ma famille, des personnes si proches pourtant mais face auxquelles j’étais souvent démuni et surtout impuissant. Incapable de résoudre leurs problèmes alors que les miens m’accaparaient tant. Ma mère, de son côté, avait le sentiment que l’on s’éloignait d’elle, ma sœur et moi. Elle aussi a eu en peu de temps beaucoup d’infos à digérer, un trop plein qui fait que le vase déborde et qu’on a du mal à éponger l’inondation qui se fait autour de nous. Là aussi, je ne pouvais que constater l’ampleur des dégâts, je n’étais pas qualifié malheureusement pour réparer toutes les fuites.

La fuite du temps qui passe, la fuite des idées, la fuite des cerveaux (et dire que parfois on cherche à les retenir, certains feraient mieux de rester à la frontière), la fuite en avant vers un inconnu qui nous attire et qui nous fait peur. Et ce dimanche 6 septembre, la fuite vers l’au-delà de Sim. Cet humoriste et acteur « ringard », franchouillard mais par certains côtés attachant. Habitué des Grosses Têtes, raconteur d’histoires et surtout symbole du type qui a réussi malgré une tronche…en biais, expression qui avait sa popularité sous les traits d’une « baronne ». Preuve que ce dimanche, avec une gueule qui ne faisait pas partie, loin de là, des canons de la beauté, on peut devenir un grand en quelques heures, on peut émouvoir un public, on peut faire naître un sentiment de tristesse chez des gens qui, comme moi, n’avaient pas une affection particulière pour ce personnage public, dont le nom parfois accompagnait une définition peu flatteuse. Pourquoi parler de Sim alors ? Pourquoi lui ? Pourquoi aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’en ce dimanche, après tant de nouvelles, après une semaine si chargée en nouvelles et émotions, après cette semaine de rentrée, il est de nouveau permis d’espérer, de faire comme Sim, de croire que c’est possible et ce, malgré les obstacles. Nombreux ces obstacles, nombreuses ces embûches mais la route est tracée désormais. Prenons là sans détour, armé jusqu’aux dents, conscient des dangers, conscient aussi des rencontres que l’on pourra y faire au détour d’un chemin. Prêt pour le voyage ? hum…pas tout à fait…il me manque une chose, Sim a raison : « où est ma chemise grise… ? ».

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