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mimifantomas85
23 avril 2010

Lettre à Raymond

Quel dur moment ! Jamais je n’aurais pensé un jour prendre la plume pour écrire à un entraineur de football. Preuve que les temps sont durs, que les choses vont mal et qu’il est grand temps de réagir. Mais, Raymond, il le fallait, je me devais de t’écrire cette lettre ne serait-ce que pour préciser certains points. L’heure est grave Raymond, nous sommes à moins de 50 jours de la coupe du monde de football et autant te le dire, je m’en fous complet. C’est le dernier de mes soucis, une info qui ne m’intéresse pas du tout mais pourtant, oui pourtant je suis bien obligé de pencher sur la question, abreuvé que je suis depuis quelques jours de mots tels que « football, joueurs, entraineuses, droit aux putes et autres coroners ». Je te l’accorde Raymond, ce ne sont pas les orthographes exactes bien entendu mais on est quand même dans le ton. Oui Raymond, tu vas avoir du boulot en vue de cette coupe du monde. Déjà pour faire accepter l’idée que nous allons gagner. Dure réalité Raymond : personne n’y croit, mis à part quelques néophytes, comme moi, persuadés qu’il peut y avoir un miracle, comme par exemple une épidémie virulente qui décimerait toutes les autres équipes, sauf la nôtre et qui permettrait donc de décrocher ce titre de champion du monde attendu depuis 1998, sans gloire certes mais l’essentiel étant de faire vibrer toute une société. Oui, Raymond l’enjeu est important. Dans un contexte social plutôt tendu, avec un président de la république qui ne fait plus rêver, avec des dirigeants contestés et contestables, le dernier salut viendra de toi et de tes joueurs, tout repose sur vous les gars. Le moral, la joie, la fraternité, ah souvenons nous de 1998, ces milliers voire millions de personnes dans les rues, unies dans un même but, celui de faire la fête, ils étaient tellement fiers les français, tellement heureux et tellement reconnaissants vis-à-vis d’une équipe qui les aura fait chavirer un certain 12 juillet. Mais à l’époque Raymond, point de main, c’est bien connu en plus jeux de mains, jeux de vilains, non la qualification avait été somme toute réglo. Pas comme celle de l’an dernier, entachée par la vilaine main de Thierry Henry, une main à la une de tous les quotidiens, une désillusion et surtout un geste grave de conséquence puisqu’il permettait ainsi, dans les petits clubs amateurs, de saper des années de règles bien établies. Peu importe la manière avaient dit certains, l’essentiel étant de se qualifier. Oui, après tout, peu importe les règles édictées, peu importe les règlements, on s’en fout, même s’il faut jouer en patins à roulette avec une crosse à la main, ça n’est pas si grave puisqu’au bout il y a une qualification. Difficile donc de se réjouir d’une qualification arrachée « haut la main » et voilà Raymond que tu nous fais des déclarations totalement lunaires, que dis-je martiennes. Une demande en mariage à celle qui est ta compagne et qui est aussi animatrice sur M6, Estelle Denis, animatrice de « 100% mag », ancienne présentatrice de « 100% foot » et qui est aussi 100% aussi crédible quand elle fait un lancement qu’une palourde lisant le Wall Street Journal. Et ce soir là, Raymond, tu l’as demandé en mariage, ne pensant qu’à ta pomme, ignorant ainsi des millions de français, à peine remis d’une défaite de leur équipe nationale.

Et voilà qu’aujourd’hui Raymond, l’équipe de France refait la une de l’actualité mais cette fois dans le domaine judiciaire. Tes joueurs, du moins 3 de tes protégés, auraient fricoté avec une jeune femme, mineure à un moment donné, à peine majeure depuis peu, en clair très jeune et bien connu des milieux parisiens. Des joueurs comme Franck Ribéry dont l’épouse appréciera ce grand déballage dans la presse, d’autres comme Govou ou Benzéma qui jurent, ô grands dieux, qu’ils n’y sont pour rien et qu’ils n’ont rien à voir avec cette affaire. Sordide affaire qui met en lumière les pratiques de certains sportifs de haut niveau et qui vient là entacher quelque peu l’image du football, sport déjà ultra médiatisé et surtout pourri par l’argent, la coke et désormais les putes. Un tiercé gagnant qui suffit peut-être à expliquer des résultats médiocres et qui explique tout du moins des salaires mirobolants. Rien à voir avec l’ouvrier qui, le week-end, va soutenir son équipe, qui se saigne pour payer sa place au stade, n’oubliant ses soucis de la semaine qu’en regardant des types courir après un ballon. Oui Raymond, votre boulot, c’est de courir après un ballon, d’autres c’est d’assembler des pièces autos, d’autres c’est de cultiver des hectares de champs et d’élever des bêtes, d’autres c’est de nettoyer la merde des autres, d’autres c’est de ramasser les poubelles aux aurores, d’autres c’est de risquer leurs vies pour sauver celles d’inconscients, vous Raymond c’est de courir pendant 1H30 et de taper dans un ballon, le rapport qualité-prix si je puis dire étant disproportionné avec des millions d’euros à la clef et des joueurs qui n’ont le statut de stars que parce qu’ils ont su correctement négocier leurs contrats publicitaires. Oui Raymond, tes joueurs ont filé droit aux putes, courant jusqu’au but ultime de la jouissance, s’entrainant à tirer des pénaltys avec des jeunes femmes dont la passe coûte plus chère que la leur sur le terrain. Et puis Raymond, on sait que tu vas partir alors que tu n’as pas encore rempli ton contrat. Tu es déjà sur la touche Raymond, déjà hors jeu et pourtant encore dans la surface de réparation, comme un joueur qui refuserait la décision de l’arbitre et qui n’entendrait pas les cris du public qui le pousse dans les vestiaires, histoire de raccrocher les crampons et de siffler la fin de la partie. La presse Raymond, tu ne l’aimes pas, certains de tes joueurs non plus, le pauvre petit Yohann Gourcuff l’a accusé récemment de lui miner son moral, de l’empêcher de jouer correctement. On a d’abord été rassuré de savoir que Yohann pouvait lire la presse, et puis ensuite on a été quelque peu dubitatif sur ce sportif incapable de se concentrer et tout beau qu’il est, très très sensible aux moindres petites critiques esquissées par des connaisseurs et des observateurs qui ne constatent qu’une chose : des résultats en demi-teinte.

Alors oui, Raymond, cette lettre était nécessaire car je te le redis, la coupe du monde je m’en fous mais je me devais de t’alerter sur un phénomène grandissant, le fossé de plus en plus profond entre d’un côté des joueurs prétentieux, un milieu gangréné par le fric, un monde à part fait de millions d’euros, de bagnoles de luxe, de filles faciles et de bling-bling et de l’autre un public auquel tu fais souvent appel pour qu’il te soutienne, toi et ton équipe de bras cassés. Ce public là, Raymond, il n’attendra pas la mi-temps pour vous décerner, à tous, un carton rouge…

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Commentaires
F
coucou!!<br /> que dire de plus: un gd merci!<br /> Je savais déjà pourquoi je t'adorais mais là ça confirme. Enfin quelqu'un qui se fiche pas mal de ce ballon rond et 22 mecs qui tournent autour et ce pour un saliare mirobolant...pdt que d'autres se cassent la tête à faire des études pour gagner en un an ce qu'eux gagnent en une heure! et dépensent n'importe comment. J'adore les belles cylindrées (je parle de voitures) mais j'avais bien conscience que meme avec les moyens financiers, qui est capable de conduire ce jouet à 20 ans ou qq miettes de plus???<br /> Alors les prostituées c'est le bouquet...meme si honnetement on pouvait s'en douter.<br /> Et ils sont censés être des exemples pour notre jeunesse. Je comprends mieux certaines choses de fait!<br /> Enfin, à ces ouvriers et tout autre public qui se sacrifient pour leur passion (matchs et produits dérivés) pour se divertir: attention, vos joueurs ne vous respectent pas!<br /> Bisous à toi.<br /> Vive nous (rires!!)
mimifantomas85
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