Lettre à Laurent Blanc

Il parait qu’on vous surnomme « le Président ». Président de quoi d’abord ? président d’une bande de gars en short qui courent après un ballon, franchement, y a pas de quoi fanfaronner sur la scène internationale. J’ai décidé de vous écrire, cependant, aujourd’hui car je dois admettre que j’ai plus de chances d’avoir, peut-être, un semblant d’attention de votre part comparé à votre prédécesseur qui, lui, était particulièrement méprisant. J’ai aussi décidé de vous écrire car votre tâche s’annonce rude. Alors bien sûr, rien à voir avec les ouvriers qui vont bosser dur chaque matin, ceux et celles qui subissent les humeurs d’un patron dont le seul but est de faire chier le monde ou pire, de faire du profit à tout prix sans se soucier de la santé de ses employés. Vous, vous devez simplement annoncer une liste de temps en temps avec des noms, un peu comme l’appel dans une classe, vous faites votre choix et ensuite vous le faites savoir à tout le monde. C’est un petit peu comme si moi je faisais ma liste de courses et je convoquais les caméras du monde entier pour annoncer que j’ai sélectionné : du beurre, des œufs, du jus d’orange et 6 rouleaux de papier WC. Ca mériterait au moins un urgent à l’AFP. Votre liste, vous avez tout le loisir de la composer au grès de vos humeurs et surtout cette année, ce fut simple pour votre baptême du feu. Simple oui car pas de jaloux au niveau des anciens, vous n’en avez retenu aucun ! Bonne idée. Faut dire que vous n’aviez pas vraiment le choix au vue de leur comportement pendant la coupe du monde en Afrique du Sud. Payés des centaines de millions d’euros, ça se fout en grève (la grève qui gagne même les footballeurs, là je dis on touche le fond…) et ça refuse de s’entrainer en plus. Bon, bien sûr, ça ne paralyse pas tout un trafic ou ça n’empêche pas les gens d’aller travailler, ça les empêche simplement de se concentrer sur les vrais problèmes en nous abreuvant de futilités. De vrais gamins, ces petits merdeux, qui ensuite se répandent dans la presse pour accabler un sélectionneur, déjà tant décrié, et qui n’avait pas besoin de ça en plus, tellement il était détesté avant même que la compétition ne commence. Alors, oui, vous allez avoir du boulot, monsieur le président. Va falloir de l’énergie et surtout de la tactique pour recréer un lien entre les Français et leur équipe de football national, un lien pour le moins distendu, pour ne pas dire rompu depuis près de 2 mois. Vous allez devoir solder les comptes et surtout écrire une nouvelle page, avec ou sans sucettes dans la bouche puisqu’il parait que c’est votre marque de fabrique. Il va vous falloir composer avec des égos, avec des critiques toujours aussi importantes et il va falloir intéresser, un temps soit peu, les gens qui comme moi n’en ont rien à foutre du ballon rond. Car oui, monsieur le président, figurez vous qu’il y a des gens qui se foutent totalement du foot (en plus ça rime) et qui sont d’ailleurs, je ne pense pas me tromper de beaucoup, de plus en plus nombreux depuis quelques semaines. Vous avez la charge des Bleus, Monsieur Blanc mais il va falloir laver encore plus blanc, un blanc éclatant, un blanc sans traces, un blanc irréprochable et si possible économique pour la planète. Monsieur le président, la grande lessive vient de commencer…