Remonter dans le temps...

Après tout, c'est le rêve de beaucoup d'entre nous, avouons-le. Remonter dans le temps, l'espace d'un instant, pour changer le cours des choses. Ces derniers temps, j'ai eu, à de nombreuses reprises, l'envie de pouvoir le faire, de pouvoir revivre les choses mais de manière différente.

Ce samedi soir, j'ai eu l'impression pourtant de revivre les choses....étrangement. Oui, comme un mauvais remake, comme le remake d'un mauvais film dont je connais à l'avance la fin et dont je me dis  : "ce scénario est vraiment mal foutu". Préparation en cette fin de journée, lente et minutieuse préparation de soi pour ajouter à du virtuel déjà omniprésent une couche de "non-sincérité". Classique mais sobre la tenue et finalement coup d'oeil dans la glace du hall d'entrée de ma résidence : pas trop mal. Mêmes gestes aussi pour prendre ma voiture, même route que celle empruntée il y a peu pour aller à Nantes. Dans la voiture, un peu de musique et des titres de chansons qui me laissent quelque peu songeur : "un geste de vous" ou encore "toi + moi"...ça s'invente pas...et puis cette impression de déjà vu devant le panneau de cette aire de repos où j'avais reçu cet appel annonciateur d'un fiasco avorté, et puis là, rien, le téléphone ne sonnera pas cette fois. Il n'a pas sonné de tout le trajet. Remontée à l'air libre d'un parking souterrain et une ambiance de Noël place du commerce. "Mon beau sapin"..."Vive le vent d'hiver"...Et oui, les chalets de Noël sont bien là, l'air est froid, le monde est envahissant et mon estomac commence à se nouer. Puis, elle arrive. Impression de déjà vu : même geste pour signaler une présence. Toujours aussi belle, c'est elle qui mène le bal ce soir, je ne fais que suivre dans cette ville que je ne connais pas, je ne fais que suivre cette femme que je n'oublierais pas. Petit contretemps et un détour par un bar avant ce repas dans un lieu chaleureux. Un feu de bois, une senteur de cheminée, une chaleur douce qui enveloppe les corps frigorifiés, un éclairage qui met en valeur un visage si lumineux déjà, une conversation qui s'engage et qui, impression de déjà vu, revient sur des thèmes déjà abordés, surement une manière de se rassurer et de ne pas s'éloigner des chemins si compliqués que sont ceux d'une relation basée sur une ambigüité. L'heure avance, les plats aussi, il fait bon. Et puis, comme dans une impression de déjà vu, le bruit autour de moi s'arrête, je n'entends plus qu'une voix, je ne vois plus qu'elle. La terre s'arrête de tourner, le monde autour de moi a fait une pause, une pause dans le temps, une pause dans l'espace, une pause sonore, je ne remarque qu'à peine le changement de voisins à la table d'à côté, je ne remarque pas l'heure qui passe et cette séance de cinéma programmée finalement annulée. Une impression de déjà vu, de nouveau, encore une fois, une séance de ciné qui tombe à l'eau comme ses gouttes de pluie qui effleurent nos corps et ce parapluie si coloré qui permet un rapprochement le long de ses rues pavées. Les parapluies de Cherbourg, le parapluie de Nantes, celui là même qui nous ramène vers nos véhicules, moyens de transports éphémères et qui n'ont d'autres buts que de nous séparer de nouveau. Impression de déjà vu au moment de payer, impression de déjà vu au moment de sortir du parking, impression de déjà vu au moment de me faire guider pour rattraper cette route qui me mène à la douce et cruelle réalité. Impression d'avoir échoué ce soir, impression de ne pas avoir, encore une fois, pu dire ce que je voulais dire, impression de blocage, impression de peur. Je suis heureux et triste ce dimanche : à l'image du temps, je suis triste car résigné et peut être aussi convaincu d'une issue que je ne veux pas...triste aussi de me tromper, triste aussi de me dire que décidément je n'y arriverais pas...heureux malgré tout d'avoir senti ce parfum, d'avoir effleuré cette main, d'avoir contemplé pendant ces trois heures si courtes un visage si lumineux, un visage que j'ai gravé dans ma mémoire, un visage qui m'a laissé cette impression de déjà vu, ce visage que j'aimerais prendre dans mes mains...triste de ces paroles que je n'ai pas pu prononcer, triste de me dire que j'ai perdu ma confiance en l'espace de quelques heures...heureux de me retrouver là dans ce restaurant de Nantes, sentant la pomme de terre et le feu de bois, heureux de ne me sentir que seul au monde, seul en face de toi, seul en face de mes doutes aussi, seul en face de mes contradictions, seul en face de mon incompétence à exprimer des sentiments qui me rongent. Heureux et triste d'avoir ressenti cette impression de déjà vu, heureux d'avoir vécu ce moment même si je ne l'avais pas imaginé comme ça. Alors oui, remonter le temps, ce serait bien, histoire de garder cette confiance en moi, histoire de comprendre ce qui ne va pas, histoire de choisir une autre voie, histoire de me préparer à gérer ce genre de sentiments, histoire d'être préparé à ressentir des choses qui me bouleversent et qui décidément me font souffrir. Triste d'être comme je suis, heureux d'être comme je suis...triste de ne pas savoir te dire, qu'avec toi, je suis heureux, enfin, de vibrer devant le visage d'une femme...heureux, malgré tout, de savoir que, sans moi, tu ne seras sûrement pas triste...

Comments

[fantomasgg85]

merci ma petite mélanie ! et bienvenue sur ce blog !!! merci beaucoup pour ton message ! tout roule en tous les cas ! grosses bises bon courage à toi !
Fantomas

[mel]

He ben tu nous fous le bourdon...et en même temps.....pas tant que ça, c'est hyper courageux de ta part décrire de telles choses....put.. c'est quand même rude et assez poignant.
Bon, j'espere que ça va tout de même....
biz my poupoule !