J'avais besoin d'un conte de fée...

Je n’ai jamais cru aux belles histoires, car elles n’arrivent jamais. L’avantage, c’est que l’on n’est ainsi jamais déçu. Elles n’ont de cesse de nous faire miroiter des choses qui n’arriveront jamais ou bien que l’on espère sans jamais en voir la couleur. Ces contes de fée ne sont destinés qu’à des enfants, qu’à ces petits êtres crédules (que nous avons tous été) pour qui l’existence sera ainsi enchantée l’espace de quelques années avant de découvrir la cruelle et dure réalité de la vie. Les contes de fée ont été inventés par des gens talentueux, néanmoins, capables en quelques lignes et sur un postulat très simple, de nous faire voyager et surtout nous faire espérer. Je n’ai jamais cru aux contes de fée jusqu’à cette semaine, jusqu’à ce que je tombe au hasard d’un zapping mal réfréné sur une femme : Susan Boyle. Cette écossaise de 47 ans s’est présentée à l’équivalent britannique de la « Nouvelle Star », émission sans grand intérêt sinon de mettre en valeur un jury de « loosers » dont l’unique but est de se moquer de candidats certes insouciants mais malgré tout passionnés.

Pas bien coiffée, habillée d’une robe un peu « vieillotte », avec quelques rondeurs, Susan a fait d’abord l’objet de ricanements lorsqu’elle est montée sur scène. Le jury avait peine à contenir son agacement, persuadé d’être face à la énième candidate sans voix, sans talent et dont l’unique but était de s’offrir quelques minutes de gloire. Susan ne s’en est pas laissé compter. Elle a annoncé la couleur : une chanson de la comédie musicale « les Misérables ». Les premières notes de la mélodie ont retenti, le jury pressentait la catastrophe, le public aussi mais ce fut l’inverse : Susan commença sa chanson d’une voix claire, limpide, parfaite, étourdissante de justesse. Rarement un tel moment ne m’avait pris aux tripes comme celui-là…ce public, si médisant, ce jury si méprisant, n’en sont pas revenus. Sa prestation a été digne de celle d’une grande chanteuse. Un moment de grâce, de joie, de réelle émotion. Susan a 47 ans, chante depuis l’âge de 12 ans et n’a jamais connu l’amour. Personne ne voulait d’elle, personne ne la regardait, aujourd’hui, le monde entier a les yeux braqués sur elle, 12 millions d’internautes ont vu son incroyable prestation. Je fais parti de ceux là et Susan, à ce titre, je voulais vous remercier. Merci Susan pour ce moment d’émotion si magique, merci Susan de montrer ainsi à la face du monde que les apparences sont souvent trompeuses, merci Susan de nous offrir cette leçon de vie, merci Susan d’avoir ainsi ridiculisé ce jury et ce public devant des millions de téléspectateurs, merci Susan de m’avoir en l’espace de quelques minutes offert l’occasion de rêver, merci Susan de nous avoir ainsi démontrer cette formidable leçon de courage, merci Susan pour m’avoir fait pleurer, merci, enfin, Susan de m’avoir permis en ce samedi 18 avril de pouvoir croire aux contes de fée…

Comments

[fantomasgg85]

totalement d'accord avec ton commentaire fred...bises !
fabg

[fr]

Bonjour!!

Contente de voir que tu as vu ce miracle: la beauté intérieure. Ca existe vraiment...je pensais que c'était un mythe (rires).
Elle est formidable cette femme. J'espère que sa vie s'en trouvera améliorée mais surtout que les gens apprendront à connaître l'être humain avant de critiquer.
Les jurys de ses émissions se prennent pour des dieux alors que ce sont les "cas sociaux" de la TV, les ringards que l'on réembauche.
On se demande qui est le plus moche finalement: le jury ou cette femme à la voix miraculeuse???

Bisous à toi..
P.S: pour un autre conte de fées, regardes PONYO au ciné. Dessin animé japonais artisanal magnifique.

Frede