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mimifantomas85
8 juin 2010

Quelque chose...

Vendredi 4 juin 2010. Me voilà seul dans cet appartement qui n'est pas le mien. Un appartement décoré avec goût, spacieux, avec de grosses poutres en bois au plafond dont la hauteur conviendrait largement à un amateur de saut à l'élastique et dont les vélux font passer la lumière du jour, juste à peine pour éclairer un environnement chaleureux. Seul dans un fauteuil confortable qui n'est pas le mien, avec un livre qui, lui, est à moi, attentif à cet univers que je découvre ou plutôt que je redécouvre. Ce n'est pas la première fois que je viens dans cet appartement, mais la première fois que je m'y retrouve seul. Cet appartement, c'est le tien, Sandra. Il ne m'est pas étranger et pour cause car ce n'est pas la première fois que j'y viens. Voilà un mois désormais que ma vie se partage entre mon propre chez moi et le tien, une alternance qui s'est imposée par elle-même, naturelle, sans questions. Me voilà seul ce vendredi soir dans ton appartement en t'attendant, un peu comme chez moi, de moins en moins étranger car pas habitué mais finalement en sécurité et dans l'attente de te retrouver. Voilà un mois désormais que ma vie se conjugue sur le mode du "nous" et non plus du "je", voilà un mois désormais que je vis quelque chose qui, dans ma vie d'homme, ne m'était jamais arrivée et surtout que je n'espérais pas, que je n'espérais plus, que surtout je me refusais à envisager. Tu n'as pas simplement su me comprendre, tu as su être attentive et surtout, je le pense, tu es tombée au bon moment. Au meilleur moment pour m'aider à franchir un obstacle de taille, que je croyais insurmontable. Les barrières sont tombées unes à unes au rythme des sorties que nous avons fait ensembles chaque week end : comme cette journée à la plage que nous avons passé à Saint Gilles Croix de Vie, main dans la main au bord de l'eau, face à face assis devant une bonne glace et nappé d'un regard tendre ; comme cette autre journée où nous avons partagé ces moments de rire, de chahut tels deux enfants qui retombaient en enfance, aussitôt remplacés par deux adultes sachant très bien ce qu'il devait faire dans l'application des tâches ménagères, ce contraste saisissant entre des moments différents mais complémentaires sans aucune brutalité dans la transition, comme si c'était naturel et finalement tellement simple. C'était le cas avec toi, la simplicité, le fait de se sentir bien, de redécouvrir la sensation d'être moi même, de me redécouvrir en quelque sorte et de vivre les choses sans me poser de questions, moi l'éternel angoissé de la vie, l'éternel insatisfait, l'éternel anxieux qui pour le coup ne l'était plus à partir du moment où j'étais dans tes bras. Comment ne pas me rappeler de cette sortie au cinéma avec toi, de ce film regardé avec ta main dans la mienne, de ses fous rires au restaurant, de ses paroles échangées dans la voiture, de ce petit déjeuner au lit que tu m'as offert à plusieurs reprises et qui ne faisait pas parti de mon quotidien. L'envie pour moi de crier en allant à la boulangerie chercher des croissants, à peine réveillé et remis d'une nuit de tendresse avec toi, l'envie de crier à la terre entière que je n'étais plus le même homme, que tout avait changé, que j'avais quelqu'un à aimer et ce quelqu'un c'était toi. L'envie surtout de ne plus te quitter, de ne pas revenir dans mon appartement, comme avant, comme lorsque j'étais célibataire, la seule trace de toi étant ce paquet de sachets de thé sur l'étagère de la cuisine, boisson que je ne pouvais pas boire, et qui me rappelai ton passage, ton empreinte dans cette tanière de vieil ours mal léché et qui désormais grognait de plaisir lorsqu'il te voyait. Les semaines sont devenues, avec toi ma chérie, des parenthèses, et les week-end ont pris la forme de semaine tant le temps semblait s'être arrêté sur un tas de petites choses qui, auparavant, m'auraient surement agacé ou m'auraient amusé mais qui devenaient essentielles à mon bien-être. Je te regardais dormir, tu ne le voyais pas, j'étais réveillé tôt, bien avant toi parfois, mais ne voulant pas te réveiller, je me contentais de t'observer, d'entendre ton souffle à côté du mien, rassurant, troublant et si reposant. Tout est alors devenu symbole : cette bouteille de shampooing que tu as oublié chez moi, cette tasse que je t'ai offert et sur laquelle je pouvais te laisser de petits mots, ce t-shirt que j'ai oublié chez toi, ces clefs échangées pour aller chez l'un et l'autre, cette place dans le lit et cette trousse de toilette posée sur ta machine à laver.

Il n'était point besoin de trop se parler pour se comprendre, suffisament pour découvrir l'autre et pour mieux l'apprivoiser. Tu avais investi ma tanière, tu m'avais dompté, tu m'avais présenté à ta famille, tu m'as inclus dans ta vie, j'en ai fait de même, aujourd'hui encore je reste surpris pour ne pas dire émerveillé par la rapidité et la facilité avec laquelle les choses se sont faites. L'amour, ce concept que j'ai tant lu, tant décortiqué, parfois tant critiqué, il faisait désormais partie de mon quotidien. Je ne vois pas, désormais, ma vie sans toi, il n'y a pas un instant où je ne pense pas à toi, et j'en arrive même parfois, avec angoisse (toujours cette angoisse tapie au fond de moi), à me demander si ce rêve ne va pas un jour s'arrêter. Si je mérite tout ce que tu m'apportes et ce que je peux t'apporter moi en retour. Oh, peut être un peu de fantaisie, peut être un peu de nouveauté, peut être un peu de surprise, mais beaucoup de tendresse et d'amour, je le sais. Mon coeur, qui fut longtemps de pierre ou du moins hermétique à tout assaut extérieur, venait de s'ouvrir à toi, tu avais en effet trouvé la clef pour investir une partie de moi, pour me rendre meilleur, me rendre plus beau, plus confiant, plus sûr de moi, plus conquérant....pour tout simplement me rendre amoureux de toi...

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