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mimifantomas85
26 juin 2010

Début de week-end en eaux troubles...un mort

Vendredi 25 juin...une chaleur accablante et l'idée d'aller manger au bord de l'eau, idée commune sans se concerter...très bonne idée. Nous voilà partis avec notre pique-nique sous le bras, direction l'aire de loisirs pas loin, avec le calme et la tranquilité rassurante de la campagne. Un petit repas pris sur le pouce, léger comme le vent qui nous caresse la peau en cette soirée douce et tendre. Un petit lapin vient même nous rendre visite, il passe à proximité pour ne pas nous déranger et file vers d'autres aires de jeux, bien plus tranquilles. Repas expédié, place à la balade, main dans la main, tranquilles et détendus. Le cadre est magnifique : des arbres, un lac, quelques pêcheurs venus taquiner le poisson, un petit groupe de jeunes en train de prendre l'apéro, une aire de jeux pour les enfants et une retenue d'eau, certes pas d'une clarté absolue, mais qui permet de se rafraichir. C'est ce que fait d'ailleurs, au moment où nous passons, une famille venue là pour décompresser et s'amuser dans l'eau avec les enfants. Famille d'apparence "modeste" comme l'on dit mais qui semble profiter de cette soirée douce. Petit détour pour saluer les collègues de travail de Sandra, les présentations sont faites, me voilà officiellement présenté mais pas le temps d'en dire plus, une femme surgit près de notre groupe et nous dit, un peu essouflée, et d'une manière un peu confuse (et pas paniquée du tout) : "on aurait besoin d'aide car il ne remonte plus depuis 10 minutes" (il me semble, et je ne suis pas le seul, avoir bien compris 10mn !). Passé le moment d'incompréhension, nous nous dirigeons tous vers la retenue d'eau où seul un homme surnage, fait du sur place, un peu perdu pendant qu'une femme au bord commence à répéter inlassablement "retrouvez le, retrouvez le". On comprend alors que son mari a disparu et ne remonte plus à la surface. Pas trop le temps d'hésiter,nous voilà en slip, à l'eau en demandant à l'homme déjà présent où il a vu son ami pour la dernière fois. Il nous dit "là, dans ce carré". Nous tentons d'organiser les recherches mais cela se fait de manière confuse, nous comprenons à peine ce qui se passe. Je plonge et m'aperçois qu'en dessous, c'est une sorte de gravière avec un fond très trouble, on n'y voit rien du tout. Je suis obligé d'étendre les bras, ayant quand même l'appréhension de tomber sur le corps de cet homme dont on sait à l'avance que ses chances de survie sont devenues très infimes. Je m'aventure un peu plus loin pensant qu'il aurait pu dériver mais rien du tout. Un cri...c'est celui d'un jeune qui, avec le collègue de Sandra, a eu peur de tomber sur le corps de l'homme. C'est bourré d'algues, de rochers et surtout j'ai beau plonger et replonger, rien ne me permet de déceler quoique ce soit. Nous tentons alors de nous rassembler et de concentrer nos recherches sur la zone indiquée par l'homme présent dans l'eau, qui, un peu hébété, parait complètement ailleurs et surtout épuisé. Les secours ont été prévenus, la femme et ses deux enfants pleurent au bord, comprenant qu'à 4 nous n'arrivons pas à retrouver son mari. Les pompiers arrivent, mieux organisés que nous, deux d'entre eux plongent et nous rejoignent dans la zone où nous sommes censés le retrouver. Ils demandent aussi à l'homme où est son ami, où l'a-t-il vu pour la dernière fois et c'est à ce moment que le pompier crie "je l'ai !". Il plonge et aussitôt remonte le corps de l'homme dont le visage est désormais bleu. Je suis à quelques mètres pour ne pas dire centimètres de cette vision et m'aperçoit avec horreur que nous étions au dessus de lui à plusieurs reprises mais, avec le fond, et n'étant pas assez grand, nous n'avons rien senti. Place désormais aux pompiers qui font un massage cardiaque, même si tout le monde sait qu'il n'en sortira pas vivant vu le temps passé dans l'eau et l'état de son corps. Sa femme comprend, les enfants un peu moins, elle crie, les gendarmes arrivent. Je me sèche, nous rassemblons nos affaires, on s'éloigne du groupe, comme un peu honteux de n'avoir pu aider à sauver la vie de cette homme de 45 ans, visiblement éméché comme le reste du groupe, mais qui était venu, lui aussi, simplement, profiter de la douceur de cette soirée du mois de juin, dans une retenue d'eau au fin fond du maine et loire. Seule "consolation", si l'on peut parler ainsi, c'est de se dire que nous n'aurions de toute façon rien pu faire pour le sauver, il était surement trop tard. Nous repartons, main dans la main, en vie et amoureux, pour tenter d'oublier que quelques minutes auparavant la vie et la soirée ont basculé du bonheur au cauchemar pour une famille toute entière. Tout tient décidément à peu de choses....

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