Rigueur...raideur...aigreur...parce que nous le valons bien...

Mettre les bons mots sur une situation donnée, voilà qui n'est jamais facile. Dire les choses clairement peut aider parfois à faire passer la pillule, ou du moins montre que le problème n'est pas nié et ainsi clairement identifié il peut alors être résolu. C'est ce qui se passe depuis des semaines en France avec ce fameux mot dont le monde politique ne veut pas entendre parler, en tous les cas une bonne partie de la classe politique. Ce mot c'est : rigueur. Définition du dictionnaire (au sens économique du terme) : refus de tout laxisme dans le respect des impératifs économiques et budgétaires (une politique de rigueur). Voilà, c'est dit nous sommes donc dans une politique de rigueur. Rigueur des comptes et des budgets donc mais encore faut-il montrer l'exemple et non pas dépenser des milliers d'euros pour des cigares, loger gratuitement sa famille dans des appartements de fonction, ne pas utiliser d'avion à titre personnel aux frais du contribuable, bref tout le contraire de ce que certains ministres du gouvernement ont fait depuis quelques semaines. "République irréprochable" disait un président de la république élu il y a 3 ans, irréprochable signifiant (là aussi on s'appuie sur le dictionnaire) ne présentant pas de défaut. Raté...des défauts en ce moments il y en a une pelletée à tel point qu'on s'est plus très bien où s'y retrouver dans tout ce fourbis politico-médiatico-judiciaire. C'est un vrai sac de noeud avec l'héritière d'un grand groupe de cosmétique, plus proche de sucrer les fraises que de se tartiner de rouge à lèvres, au coeur d'un scandale. Des soupçons de connivence, des rumeurs, des liens d'argent entre le pouvoir politique et ces grandes fortunes qui font la fierté de notre pays mais qui, paradoxalement, ne savent plus où déposer leur argent afin qu'il échappe à tout contrôle et surtout aux taxes du pays qu'ils sont censés représenter à l'étranger. Liliane Bétancourt, parce qu'elle le vaut bien, parce qu'elle vaut surtout des millions voire des centaines de millions d'euros et parce que la classe politique ne voit rien, ne voit pas le désintérêt et la désaffection profonde du peuple qui détient pourtant la clef, le pouvoir : le bulletin de vote. Un peuple qui, au fond de lui, c'est évident, sait qu'il va devoir travailler plus longtemps pour espérer avoir une retraite convenable, espérer pouvoir vivre de manière correcte après une vie entière, des années entières à subir un patron ou une patronne dont l'objectif n'est que de ramasser du pognon à la fin du mois, des années entières à supporter des collègues, à se lever tôt, à se priver de certaines choses car les fins du mois sont difficiles...et la fin de la vie alors ? difficile aussi...ce ne sera pas 60 mais 62 ans pour l'âge légal, disons plutôt 67 ans si l'on veut avoir une retraite à taux plein, c'est à dire avec le minimum pour vivre. Travailler plus pour gagner...pas beaucoup plus, ce serait un peu le créneau de ces 20 prochaines années mais a-t-on le choix ?  Non. Pas besoin d'avoir fait un master d'économie ou d'être diplômé en démographie, on sait tous que l'espérance de vie augmente, qu'il y a de plus en plus de personnes âgées et pas assez d'actifs, que la pyramide des âges est en train de changer et que les années d'après guerre sont loin derrière nous. Nous n'avons pas le choix, cela ne sert à rien de protester, ou peut être que si pour la forme, mais au fond, on le sait très bien : nous vivons plus longtemps donc le temps de travail s'allonge irrémédiablement et il faudra bien payer nos retraites par un moyen ou un autre mais vu l'état des finances publiques, impossible d'échapper à certaines mesures d'austérité. C'est l'époque qui veut ça, elle n'excuse en rien les gaspillages, les mesures inutiles, les abus et autres comportements financiers répréhensibles mais nous ne pouvons faire autrement.

Alors bien sûr si tout ça fout le bourdon (oui c'est bien le cas) il est encore temps de se dire que l'été n'est pas terminé, que Secret Story a recommencé, que la coupe du monde de foot est enfin terminée et que notre équipe de France a grandement besoin de partir en retraite, que le tour de France continue malgré tout, que la rentrée se fera sûrement (oui je peux l'affirmer) début septembre, que l'hiver sera froid, que l'été sera chaud et que surtout pour combattre les aigreurs, rien de tel que la rigueur...se serrer la ceinture pour perdre quelques kilos à condition de ne pas perdre l'essentiel : sa dignité et sa capacité de jugement...parce que nous le valons bien...